De la classe virtuelle à la classe bitmoji à la recherche de solutions pour l’enseignement à distance au collège. Régine Ballonad-Berthois teste différentes formes d’enseignement hybride.
Jusqu’à récemment, je n’avais jamais pensé utiliser le Bitmoji sous forme de classe. Pourtant, dès 2016, je me mettais en scène avec un collègue dans le cadre d’un projet collaboratif, Flanders Lane et j’utilisais déjà Bitmoji.
Depuis le mois de mai 2020, j’ai franchi un nouveau cap en rejoignant un groupe privé anglophone formant une communauté d’enseignants adeptes de Bitmoji (groupe Facebook Bitmoji Craze for Educators). J’ai à mon tour créé ma « Bitmoji classroom » pour chacun de mes niveaux.
Plus qu’une simple image qui donne l’impression d’être dans un dessin animé, une classe Bitmoji représente une salle de classe interactive.
Tous les éléments qui figurent sur l’image sont cliquables et renvoient vers des ressources en ligne. Les classeurs sur l’étagère pointent vers des activités d’écoute, des exercices autocorrectifs de grammaire, des activités d’écriture, du vocabulaire. Les outils numériques que les élèves ont l’habitude d’utiliser en classe en présentiel ou à la maison sont également présents. L’ordinateur portable leur permet de consulter une ressource sous forme de vidéo et sur la tablette, on accède à une activité de réécriture. S’ils ont besoin d’aide, les élèves peuvent toujours demander de l’aide en cliquant sur le post-it, qui les dirige vers un espace d’entraide entre élèves.
La classe Bitmoji présente un aspect attrayant et engageant pour l’élève qui a du mal à se motiver à partir d’un plan de travail classique fourni par l’enseignant. L’utilisation de la classe Bitmoji, guidée par le professeur, peut permettre aux élèves d’apprendre à s’organiser et, ainsi, gagner en autonomie à moyen terme. Il devient acteur de ses apprentissages. Définir ses priorités de travail, décider combien de temps accorder à telle ou telle activité, choisir de commencer par ce qui pose le moins de problème pour gagner du temps, voilà des choix que l’élève sera amené à faire, même si les plus fragiles pourront être soutenus dans ces choix. L’élève est libre d’effectuer son travail sur un support qui n’est pas nécessairement numérique, tel que dans son cahier d’anglais par exemple. Il a également la possibilité de partager tout ou partie de ses travaux avec son professeur pour obtenir un retour personnalisé.
Dans un contexte d’enseignement distanciel ou hybride, la classe Bitmoji permet ainsi aux élèves de travailler à leur rythme, en autonomie et en asynchrone aussi bien l’écrit que l’oral.
Afin de faire le point avec les élèves et de co-construire avec eux une trace de leurs apprentissages, j’organise une fois par semaine, sur certains créneaux réservés, des sessions de classe virtuelle accessibles en cliquant sur la webcam de la classe Bitmoji. L’outil du CNED, Blackboard Collaborate, s’ouvre automatiquement et les échanges en direct entre élèves et professeurs commencent.
Partager son écran pour donner accès à tous les élèves
Le fait de pouvoir partager mon écran me permet de rendre accessibles des supports qui ne l’auraient pas été autrement. Tous les élèves ne sont pas équipés d’outils récents et/ou ne disposent pas d’un débit Internet suffisant.
Lorsque j’ai mené le projet de monde virtuel avec FRAME, certains de mes élèves n’ont pas pu y accéder à partir de leurs propres outils. Grâce au partage d’écran, ils ont pu profiter de l’expérience du musée en 3D, car je me déplaçais dans le musée virtuel pour eux. Cette situation leur a permis de s’exprimer en anglais pour me faire me déplacer dans l’espace. J’étais en quelque sorte leurs yeux et ils devaient aussi me servir de guide et me parler de trois œuvres que je leur faisais voir dans le musée. Cette expérience les a placés dans une situation de communication authentique, puisqu’ils devaient se lancer pour me dire en anglais où aller. En dehors de l’environnement Blackboard Collaborate, j’avais créé pour eux un accès au musée via la classe Bitmoji. Pour y accéder, ils devaient franchir différentes étapes. Ils devaient également comprendre des consignes pour pouvoir entrer dans la version 2D du musée virtuel.
Les défis qui aident les décrocheurs
Mes élèves apprécient la variété des supports offerts dans la classe Bitmoji. Par ailleurs, le fait d’avoir des défis à relever pour accéder à des pièces cachées s’est révélé un bon moyen de maintenir leur engagement dans les activités et leur attention. J’ai ainsi pu raccrocher des élèves qui ne m’avaient pas rendu de travail depuis un certain nombre de semaines.
Enfin, si cet automne, nous nous retrouvons dans une situation d’enseignement hybride, mes salles de classes virtuelles seront déjà prêtes, ce qui facilitera la mise en oeuvre de la continuité pédagogique.
Auteur(s) :
Régine Ballonad-Berthois, professeure d'anglais au collège Léonard de Vinci à Saint-Brieuc, est Interlocutrice Académique au Numérique pour les langues vivantes dans l'académie de Rennes et membre de la CARDIE. @regitice35
Copyright(s) :
Régine Ballonad-Berthois
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